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20 janvier 2012 à 15:25

MOT DU PRESIDENT

Avoir de l’ambition, ou des ambitions est louable en soit. Sans ambition, l’homme ne peut progresser et atteindre les objectifs qu’il s’est fixé. Mais, le fait d’avoir des ambitions oblige le porteur de se doter de moyens. Ces moyens sont d’abord et obligatoirement une grosse volonté,  beaucoup de conviction et d’un désir profond de réussir. La nature donne à l’homme des dons mais, si ceux-ci ne sont pas accompagnés d’efforts conséquents, sans lesquels, on est en face d’un véritable gâchis. Notre football est à l’image d’un sportif très doué, qui reste un « éternel espoir ».
Peut être que les raisons pour lesquelles notre sport est enlisé, trouvent leur source dans les déclarations auxquelles nous avons eu droit dans le journal France Guyane du samedi 14 janvier 2012. Comme moi, beaucoup d’entre vous ont eu le sentiment de se relire ou, l’impression de se voir servir du « réchauffé ». En effet les propos qui y sont, ont été maintes fois évoqués depuis des décennies. Je crains que, ce manque de nouveauté, dans le discours ou dans l’approche, soit à l’origine d’un certain désenchantement et d’une certaine morosité. Cela conduit à certains faits tel que : l’absence d’analyse des grands rendez-vous du football par les techniciens guyanais. Ce manque d’originalité traduit surement,  l’enthousiasme relatif pour la formation dispensée sur place, la non participation aux séances de recyclage et à leur rare organisation depuis des saisons, même quand elles sont obligatoires.
Je reste persuadé que la volonté des hommes est l’un des principaux moteurs qui peuvent faire bouger les lignes. L’immobilisme, le manque d’énergie, d’implication réelle de certains, condamnent à coup sûr notre football, à la stagnation, à la médiocrité.
Pour revenir à cet article du France Guyane, j’ai surement raté un épisode. En effet c’est par ce journal que j’ai appris que le CTR de la Guyane et le Sélectionneur avaient participé à un colloque de grande importance semble-t-il, organisé en Guadeloupe toutefois par le « triste » DTN. Je ne saisi toujours pas les raisons de la présence du Sélectionneur à cette réunion.
J’ai lu entre autre qu’une grande réforme de la formation des éducateurs allait être mise en place. Pour ce qui concerne nos pauvres éducateurs, à mon avis, les réformes pourront se succéder tant que l’on veut, cela n’apportera pas grand-chose à l’isolement dans lequel ils se trouvent depuis des saisons, surtout depuis qu’est en place, celui qu’un éducateur qui venait de demander la validation de ses acquis, avait affublé, du titre « ronflant » de « technicien supérieur » du football guyanais.
J’ai comme vous, appris par cet article de presse, une « bonne nouvelle ». En effet, notre  « technicien supérieur » a  annoncé l’arrivée d’un entraîneur national en Guyane. Il a ajouté que celui-ci était spécialiste du futsal. Il viendrait chez nous, (quand il commencera à faire froid en métropole), pour « mieux se pencher » sur les problèmes du football en Guyane. Une revue générale sur notre sport serait donc faite, par un spécialiste du futsal. J’y ai décelé une certaine incohérence mais, peut être que me suis-je trompé.
A propos de nos éducateurs, il est écrit que nous n’avons pas de problème quant à son nombre. Les raisons de l’échec ont été portées au crédit des structures et les infrastructures. Nous dirigeants de clubs, sommes les mieux placés pour en parler. Nous en subissons les effets au quotidien. Toutefois, il aurait été honnête de reconnaître aussi l’état d’abandon dans lequel se trouvent nos éducateurs : sans recyclage, sans commission technique, dans une division complète, ne partageant pas le dessein commun qui devrait être celui de la totalité du football guyanais. En effet pour que le football avance normalement, il faudrait que ceux qui sont en place pour l’organiser, voir, payés pour le faire, remplissent leurs rôles respectifs : organisation des compétitions, surtout chez les jeunes, détection rationnelle de jeunes talents, formation performante de nos cadres.
Dans le même « papier », la Guadeloupe est largement citée en exemple. Effectivement nous reconnaissons que c’est un bel exemple. Les raisons de l’avancée de ce football par rapport au nôtre doit être cherchées surtout dans la volonté des hommes, la capacité de ceux-ci à fédérer à former et à planifier. Nous pouvons affirmer que le CTR de Guadeloupe s’est investi pleinement à la restructuration du football dont il a la charge technique. Il est à l’origine du projet guadeloupéen. Il a toujours refusé de se disperser, soit en s’occupant des sélections seniors et autres, soit en se lançant dans la politique. Il s’est dévoué à la formation des jeunes et des éducateurs qui je pense sont tous en ordre derrière le programme établi par lui et accepté par la Ligue de Guadeloupe. Chacun de nous a sa façon de concevoir sa fonction, nous en avons une parfaite illustration.
Dans ce même article de presse, avons eu droit à la réapparition du vieux serpent de mer « un centre de préformation ». Dans l’absolu pourquoi pas. Mais fidèle à un certain mode de fonctionnement, je pense que notre capacité à agir aujourd’hui, donne une indication sur ce que nous pourrons faire demain. Ce mode fonctionnement de mon point de vue, impose que les choses devraient se faire par étapes. Avant de faire sophistiqué, Il est judicieux et rationnel de faire simple. Avant d’aller vers notre vieux serpent de mer, nous devrions assurer la pérennité de certaines actions essentielles : calendriers et organisation des compétitions de jeunes – Développement du football en milieu scolaire – Détection des meilleurs talents de jeunes en toute transparence – Préparation rationnelle des sélections, surtout de jeunes. Il ne faudrait pas que l’idée de ce centre, qui est une affaire très sérieuse, soit galvaudée et lancée à la cantonade comme, une utopie, un écran de fumé ou un gadget, par et pour : « éducateur en mal de volonté ».
Le silence assourdissant de la Commission Technique, dont le CTR doit être en fait le véritable animateur, est symptomatique de notre incapacité à nous réunir et échanger pour le bien du football. L’absence d’avis sur les calendriers des jeunes est très préjudiciable. Pour exemple, comment cette commission technique reste muette sur le fait que durant le seul mois de janvier 2012, la catégorie U10, U 11 poule centre, à trois plateaux consécutifs programmés. Comment feront les éducateurs pour poursuivre sereinement la formation de leurs jeunes qui sont placés dans un contexte de compétition pendant un laps de temps aussi long.
Je reviens une dernière fois sur l’une des déclarations de notre CTR. Celle-ci concernait les terrains en synthétique. Il a cité le projet de la collectivité départementale. Ce projet qui a été annoncé depuis des années. Naïvement j’avais personnellement pensé que le football allait bénéficier de la position « Politique » de son CTR, d’abord Conseiller puis Vice Président de cette collectivité. Dans cette optique, je me suis obligé à une certaine réserve. Mais, ne voyant venir ne serait-ce que, l’ombre de gain pour le football guyanais, j’ai décidé de ne plus me faire complice par mon silence. J’ai toujours du mal à accepter cette pratique typiquement politicienne qui veut que « les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont adressées ». J’ai tout autant de mal à accepter que les « beaux parleurs » estiment avoir fait l’essentiel dès lors qu’ils se sont exprimés surtout sur les médias. Souvent quand il faut passer à l’action, il n’y a plus personne. Tout le temps que ces personnes ne prennent pas de responsabilités, ce serait un moindre mal.
J’ai surement froissé mais, il y a des moments où, se taire équivaut à se faire le complice de situations préjudiciables et qui perdurent. La médiocrité, la malhonnêteté, la force d’inertie, et autres, sont des fléaux qui s’incrustent subrepticement  dans notre quotidien. Il faut dire que cette pratique est cultivée par une partie d’entre nous, pour nous assurer quelques privilèges, accordés par certaines positions dans notre société. J’espère que comme moi, vous refusez de sombrer dans cet état léthargique.
Pour l’heure, nous dirigeants de clubs, nous n’avons pas le choix. Soit nous abandonnons et rentrons tous chez nous. Soit que nous continuons à nous battre quotidiennement avec le peu de moyens dont nous disposons. Chaque week-end est une nouvelle épreuve pour nous. Il nous faut, souvent au détriment de nos finances personnelles, organiser nos rencontres, nos déplacements, (tenues vestimentaires pour toutes les catégories, mobilisation de l’encadrement technique, sursoir aux défaillances de l’arbitrage, respecter les données des calendriers, sur lesquels il y aurait tant à dire.) J’ai confiance en moi, donc j’ai confiance en toutes ces personnes qui par amour pour notre sport et pour leurs clubs, se donnent comme ils le font. Cette action vue de l’extérieure est réalisée avec tant de régularité que l’on en oublie les difficultés. Mais, c’est grâce à elle qu’existe notre sport, quoi que l’on puisse en penser.

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